Quand les analyses révèlent la contamination

La découverte du problème en 2016

Des prélèvements de cire sur des cadres ou gaufres de cire douteuse et sur des cadres de couvain sains bâtis, de cire d’opercule ou feuilles de cire gaufrée (ne présentant pas de symptôme sur couvain suite à leur introduction dans la colonie) ont été réalisés et envoyés aux laboratoires pour la recherche de 173 pesticides, de la teneur en substances adultérantes (paraffine, graisses végétales…) et acaricides spécifiques. Les cires présentant des symptômes sont issues du commerce et du gaufrage à façon. A cette occasion, dans le cadre de son réseau de surveillance des troubles et mortalités, l’ADARA a mis à disposition un mode opératoire pour réaliser des prélèvements et une fiche de prélèvement. L’association s’est chargée de répertorier les différents cas, collecter les prélèvements réalisés par les apiculteurs adhérents et acheminer les échantillons vers les différents laboratoires.

Suite à l’observation de symptômes sur couvain lors de l’introduction de nouvelles cires en 2016, certains apiculteurs ont alerté le réseau de surveillance des troubles et mortalités de l’ADARA. Des analyses sur des échantillons de cire pour la recherche de produits chimiques et de produits pétroliers ont permis d’identifier l’origine des troubles constatés.

Les résultats à retenir

Les échantillons issus de cire présentant des symptômes sur couvain contiennent plus de résidus de pesticides que les échantillons sans symptôme

Les concentrations de résidus sont en moyenne plus importantes dans les échantillons avec symptômes

Certaines molécules sont largement présentes dans les échantillons qu’ils soient issus de cire sans ou avec symptômes (tau fluvalinate, coumaphos, métabolite de l’amitraze, pour les principaux)

Il existe des molécules interdites d’utilisation dans l’union européenne en usage agricole et en usage apicole

Les substances adultérantes peuvent être présentes en forte proportion dans les échantillons avec symptômes (jusqu’à 29%).

Selon les laboratoires, l’analyse d’un même échantillon peut donner deux résultats différents. Les sensibilités des méthodes utilisées, les modalités d’extraction des contaminants, la réalisation de l’échantillonnage et le caractère lipophile de la cire expliquent en partie ces différences.

 

Synthèse des résultats 2016

 

 

Présentation de l’étude sur la contamination des cires – Valence – Novembre 2016

 

Observatoire régional de la qualité toxicologique des cires : quel bilan pour 2018 ?

 

Chiffres-clés de l’observatoire

La mise en place de cet observatoire répond à plusieurs objectifs :

  • proposer aux adhérent·es de l’ADA AURA un état des lieux toxicologique de la cire introduite dans leurs colonies
  • disposer d’une base de données régionale sur la qualité des cires dans les exploitations apicoles et dans le commerce

Pour cela, trois types d’analyses ont été réalisées sur chaque échantillon par deux laboratoires. La première analyse est dite « multi-résidus » (173 molécules recherchées dont 18 fongicides, 19 herbicides, 92 insecticides/acaricides) et permet d’estimer la contamination globale des échantillons ; la seconde est une analyse spécifique aux acaricides utilisés en apiculture (11 molécules) ; la dernière consiste en la détermination des substances adultérantes (14 substances).

De plus, un entretien avec les apiculteur·rices ayant participé a permis de connaître « l’historique » de chaque échantillon (sanitaire, environnements autour des ruchers et parcours de transhumance, gestion interne de la cire, etc.). L’objectif de cette étape était de mettre en évidence un lien entre une contamination potentielle et les résultats d’analyse de chaque échantillon.

Les trois quarts des échantillons reçus proviennent directement d’exploitations apicoles, soit 41 échantillons sur 56 ; le quart restant est issu de cires achetées dans le commerce. Trois quarts des échantillons, qu’ils soient du commerce ou d’exploitations apicoles, sont issus de l’agriculture conventionnelle, et le dernier quart certifié AB. Enfin, la majorité des échantillons (34 sur 56) correspondent à de la cire d’opercules, 15 sont d’origine non précisée (cire achetée dans le commerce), 5 sont de la cire de corps, et 2 des mélanges de cire (opercules, corps, hausse).

Les résultats à retenir

La cire d’opercules en AB ou conventionnelle est contaminée,

Les molécules les plus présentes, et dans les concentrations les plus élevées sont les acaricides,

Le nombre de résidus est plus faible dans la cire d’opercules certifiée AB que dans la cire conventionnelle,

Le nombre de molécules et leur concentration sont plus élevés dans la cire du commerce que dans la cire d’opercules,

De nombreuses molécules interdites sont encore présentes dans la cire des années après, ce qui témoigne de leur grande rémanence et de l’intérêt d’avoir une rotation de cadres assez rapide.

Les hydrocarbures étrangers sont présents dans les ¾ des échantillons. Ils peuvent avoir pour origine une collecte par les abeilles dans l’environnement, un transfert depuis la paraffine/microcristalline utilisée sur les éléments de la ruche, ou un ajout volontaire par fraude.

Échantillons de l’observatoire

La synthèse des résultats de l'observatoire 2018

La synthèse des résultats de l’observatoire 2019 est disponible dans le Bulletin technique 2020 de l’ADA AURA.

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