Le fil de la saison

Le développement des colonies

 

La population de la colonie évolue tout au long de la saison. En hiver, le nombre d’abeilles descend à quelques milliers alors qu’elles étaient plusieurs dizaines de milliers au plus fort de la saison en mai ! En plus d’êtres moins nombreuses, les abeilles d’hiver sont physiologiquement différentes de celles d’été, avec davantage de réserves. Ce n’est qu’à partir du retour du printemps et des ressources – pollen et nectar – qui viennent avec lui que le rythme de ponte de la reine va accélérer et la population grandir de nouveau.

De plus, aucun mâle ne passe l’hiver dans la ruche. Ils sont issus d’ovules non fécondés au contraire des ouvrières provenant d’ovules fécondés. Ils sont présents dans la colonie qu’à partir de début avril jusqu’à fin août, il est ensuite trop tard pour les fécondations. Les derniers d’entre eux sont exclus de la colonie qui se prépare à l’hivernage.

 

Varroa est le premier problème sanitaire de l’apiculture dans le monde, l’enjeu économique de sa gestion est majeur pour maintenir des ruches en capacité de produire. Cet acarien se multiplie très rapidement dans le couvain de la colonie en se nourrissant de l’hémolymphe de larves et d’abeilles adultes.  Si sa population n’est pas maitrisée, il peut provoquer la mort de la colonie. Pour lutter contre ce parasite et limiter ses effets délétères, les apiculteur·rices doivent réaliser des traitements de leurs colonies à la fin de l’été et en hiver. Ils/elles peuvent utiliser des acaricides de synthèse, des acides organiques (compatibles avec une production en Agriculture Biologique) et / ou des méthodes de lutte biotechnique pour diminuer la pression parasitaire. Face au manque d’efficacité de certaines molécules de synthèse, les apiculteur·rices se tournent de plus en plus vers des luttes mécaniques associées à l’usage d’acides organiques (exemple : acide oxalique). Ces méthodes de lutte nécessitent une certaine technicité mais ont l’avantage d’être très efficaces contre varroa.

Biologie du varroa

Le varroa : un parasite de la colonie à ne pas négliger

Récolte et extraction des miellées d’été

Chaîne d’extraction

 

Une fois la miellée terminée, l’apiculteur·rice vient récolter les hausses contenant les cadres remplis de miel pour les ramener à la miellerie. Il ou elle devra ensuite réaliser plusieurs opérations avant de pouvoir le mettre en pot :

  1. La désoperculation : les opercules de cires fermant les alvéoles remplies de miel seront coupés ;
  2. L’extraction : les cadres seront placés dans un extracteur (centrifugeuse) où le miel sera extrait ;
  3. La maturation : il s’agit à proprement parler d’une période de décantation permettant de retirer les impuretés et après laquelle le miel sera mis en pot.

Le miel doit répondre à une définition, basée sur certaines caractéristiques règlementaires, permettant de garantir aux consommateur·rices son authenticité, sa qualité et sa conservation. Au niveau national le décret dit « décret miel » (issue d’une directive européenne) le définit ainsi :

 « Le miel est la substance sucrée naturelle produite par les abeilles de l’espèce Apis mellifera à partir du nectar de plantes ou des sécrétions provenant de parties vivantes des plantes ou des excrétions laissées sur celles-ci par des insectes suceurs, qu’elles butinent, transforment en les combinant avec des matières spécifiques propres, déposent, déshydratent, entreposent et laissent mûrir dans les rayons de la ruche. »

Le miel : un produit encadré par la loi

 

Entre mai et juin, les apiculteurs et apicultrices sont en pleine saison de production et la charge de travail est à son maximum : surveillance des colonies pour limiter l’essaimage, vérification de l’état des réserves (pollen et miel), élevage des reines pour développer ou renouveler leur cheptel, tri et préparation des colonies pour s’assurer des récoltes optimales. L’apiculteur·rice cherche à obtenir des colonies populeuses et des ruchers homogènes pour pouvoir les déplacer sur des sites de production en fonction de la floraison recherchée : c’est la transhumance.

Un grand nombre d’apiculteurs et d’apicultrices de la région transhument leurs ruches pour quelques semaines afin de les installer dans une zone où la ressource est abondante, et permet de produire notamment des miels de crûs – ou monofloraux (miel de châtaignier ou de lavande par exemple). La transhumance représente une charge de travail importante dans une période de l’année déjà bien dense : les ruches sont chargées la nuit quand les abeilles sont rentrées dans la ruche et sont déchargées avant la levée du jour. Les apiculteur·rices professionnel·les peuvent être équipé·es de camions plateaux ou de remorques pourvus de grues ; ou de poids lourds avec chargeurs afin de faciliter les opérations.

La période des transhumances

Les premières miellées et le développement du cheptel

 

Au mois d’avril, la colonie est en plein développement. La présence de ressources en abondance et le nombre important d’individus dans la ruche favorisent la division de la colonie et le départ de l’essaim vers un nouveau gîte. Ce processus naturel de reproduction d’une colonie d’abeille est appelé « essaimage » qui se caractérise par le départ de l’ancienne reine avec la moitié de la population d’ouvrières, laissant la place à une reine fraîchement née. Naturellement, un essaim est donc constitué d’une reine et de plusieurs milliers d’individus.

L’apiculteur·rice souhaite garder des colonies fortes pour les miellées à venir et renouveler son cheptel (création d’essaims pour compenser les pertes hivernales ou augmenter le nombre de ruches). Or, un essaimage naturel représente une perte de production liée au manque de butineuses dans la colonie lors de la miellée. Il faut donc créer des essaims « artificiels» pour prévenir l’essaimage naturel. L’apiculteur·rice a de plus la possibilité d’élever de nouvelles reines, issues d’une génétique connue et adaptée à ses besoins (douceur, production, rusticité, etc.) qu’il ou elle introduira dans ses nouveaux essaims.

L’atelier d’élevage représente une charge de travail importante au printemps et en été dans les exploitations apicoles.

 

Aux environs du mois de mars et avec le retour des beaux jours, les abeilles reprennent leur activité. Les premiers pollens (fin février – début mars) de noisetiers, fruitiers sauvages et cultivés permettent de relancer la ponte de la reine.

C’est le moment où l’apiculteur·rice effectue ses visites de printemps sur ses ruchers d’hivernage : contrôle des réserves, état sanitaire des colonies, préparation des premiers chantiers de pollinisation. L’exploitant·e apicole comptabilise les pertes hivernales et organise sa saison pour remplacer les colonies perdues.

Les premières transhumances ont lieu pour amener les ruches sur les emplacements de production de miel de printemps ou sur des chantiers de pollinisation.

Les premières floraisons dans les parcelles de colza et les vergers annoncent le démarrage de la miellée de printemps en offrant aux abeilles une ressource abondante en nectar et en pollen. La fréquentation des parcelles par les butineuses va s’intensifier et permettre le développement rapide des colonies.

Le démarrage de la saison